Mes envies d’ailleurs
Au cours de mon adolescence, mon investissement dans la presse régionale et les radios locales m’ont permis de révéler une attirance pour l’autre. Comme tout le monde, mes premiers déplacements étaient synonymes de vacances d’été avec des voyages aux allures de joyeuses transhumances. Je garde un souvenir ému des routes empruntées, qui traversaient quelques-unes des plus belles régions françaises.
Mes premières sources de dépaysement
Tout jeune, voyager, pour moi c’était partir loin, sur un autre continent. J’ai vite su que les couleurs, les odeurs comme les sonorités du voyage représentaient mes premières sources de dépaysement.
Je me suis tourné progressivement vers la radio, porté par l’envie de pouvoir raconter, mettre en valeur les personnes et les parcours de vie qui me fascinaient. Puis, j’ai pu expérimenter l’écriture de chroniques et fonder le portail Voyager-magazine.fr. A partir de ce moment, les destinations s’enchaînent, se succèdent et se parlent les unes aux autres. Les histoires de ces centaines d’hommes et de femmes que j’ai rencontrés, regardés, écoutés, résonnent toujours en moi. Arpenter le monde permet à l’humble passeur d’émotions que je suis, de mettre en lumière ce que notre humanité contient de plus joyeux et de plus sincère.
Mes chroniques radio font la part belle aux héros du quotidien, ceux qui partagent un bout de leur vie. Je garde d’eux une image en tête, une voix, un sourire, comme un souvenir. Quel bonheur de documenter la vie des gens, de leur donner la parole, de valoriser les personnes… Malgré la distance parcourue, je conserve mon ancrage local et mes attaches à ma Normandie qui a modelé ma personnalité.
La grandeur de la nature
Si la dimension humaine alimente mes désirs d’ailleurs, je crois aussi être en quête d’un autre graal : la grandeur de la nature.
J’ai toujours été fasciné par le lien qui unit chaque territoire à sa nature. Par la manière qu’ont les peuples d’habiter un lieu en s’adaptant aux pourtours des montagnes, aux détours des rivières… Quand je pense à l’émerveillement que j’ai pu ressentir lors de mes voyages, je ne peux m’empêcher de me remémorer tous ces moments où la grandeur de la nature m’a fait me sentir en contact avec une force supérieure. Sentir le sol vibrer, entendre le murmure du vent, communiquer sans mots avec la nature environnante, c’est essentiel. J’ai toujours été frappé par la beauté des premières fois. L’émotion d’une première rencontre, la première découverte d’une ville, d’un paysage ou d’un visage.
Cette émotion, je l’ai retrouvée pour la première fois en Islande, un pays pour lequel j’ai eu un coup de foudre lors de mon premier voyage en 1991. Je n’ai jamais cessé, depuis, d’y retourner. L’Islande représente le seuil des régions polaires. Les grandes étendues de roches volcaniques me donnent l’impression de traverser tout un continent en un battement de cils. Voire de changer de planète, tant ces champs de lave recouverts par ce lichen d’Islande, recouverts d’une brume irréelle me donnent l’impression d’avoir quitté la terre. Sur cette île éblouissante, j’admire les roches colorées par l’effet combiné des minéraux, des gaz et de la lave en fusion.
L'Islande et sa nature primaire
Evoquer l’Islande, c’est également parler du silence et de la quiétude qui y accueille le voyageur. Sa nature primaire magnifique, presque vierge de toute présence humaine, offre une distance avec le monde humain de plus en plus rare sur notre planète surpeuplée et surexploitée.
De façon générale, j’apprécie les pays nordiques et la rigueur qui contraste fortement avec les couleurs lumineuses ornant les murs des villes nordiques, les jolies devantures colorées de Bergen aux plus isolées maisons de pêcheurs des îles et des fjords norvégiens.
Je suis subjugué par la beauté de ces côtes découpées, brutes, d’une apparente inaccessibilité. Le plus beau moyen pour découvrir ces rivages, c’est de naviguer sur le fameux Express côtier, qui parcourt depuis plus de 120 ans la façade atlantique de la Scandinavie. Cette ligne offre la plus douce des balades sur cette mer de Norvège et le meilleur moyen d’approcher les Norvégiens qui ont peuplé ces bouts de terre se déversant sur l’océan. En longeant cette magnifique côte, il est indispensable de faire escale dans les îles Lofoten. Un archipel absolument sublime.
Aujourd’hui, je rêve toujours de pôles, d’icebergs, d’extrême nord et sud … si fragiles. Il existe une beauté du bout du monde. Et rappelons-nous, la terre est un joyau fragile qu’il faut protéger.
D.Krauskopf
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